Acier, verre, aluminium : plusieurs matériaux indispensables au bon déroulement des chantiers proviennent en grande partie d’Ukraine, de Russie ou de Biélorussie. Si le conflit persiste, leur approvisionnement pourrait devenir un vrai casse-tête, et allonger la durée des travaux et des constructions de logements. La guerre en Ukraine ne risque pas de faire flamber uniquement les prix de l’essence ou des céréales : elle pourrait aussi provoquer de sérieux retards sur vos chantiers. En effet, la livraison de plusieurs matériaux indispensables aux travaux de construction est liée d’une façon ou d’une autre à l’une des parties prenantes du conflit (Ukraine, Russie, Biélorussie). L’approvisionnement de trois matières premières, dans le détail, inquiète particulièrement les constructeurs : l’aluminium, le verre, et encore davantage l’acier. Les grillages formées de tiges en acier, en effet, se révèlent quasi-incontournables dans la réalisation de nombreux actes de maçonnerie : fondation au sol, murs, planchers en béton, etc. “On utilise les armatures en acier afin d’éviter les problèmes de torsion sur les bâtiments”, explique Damien Hereng, le président de la Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFC). Pour la livraison d’une petite maison individuelle, ces tiges de métal représentent a minima entre 3.000 à 4.000 euros d’approvisionnement sur le chantier, estime le bâtisseur.
Or, “la principale filière de fournisseur de ces tiges métalliques est italienne. Et elle se fournit majoritairement en acier d’Europe de l’Est pour fabriquer celles-ci”, rapporte la Fédération française du bâtiment (FFB), le plus gros syndicat du secteur. D’après la FFB, avant le déclenchement de cette guerre, près de 50% des aciers utilisés pour fabriquer ces grillages étaient issues de fonderies ukrainiennes, russes ou biélorusses. Si le conflit devait durer, les constructeurs s’attendent non seulement à des hausses évidentes de prix (même si elles sont pour l’heure quasi-impossibles à estimer), mais surtout à des pénuries quasi rédhibitoires pour leur activité. “Un de mes maçons m'expliquait qu’il avait trois semaines d’armatures ferraille en stock, pas davantage", témoigne ainsi Grégory Monod, le président des constructeurs de maisons du Pôle Habitat FFB. “Or si mon maçon s’arrête, toute la chaîne est bloquée : le plombier, l’électricien, plus personne ne peut intervenir sur le chantier”, illustre-t-il. “Il va falloir expliquer à nos clients que les livraisons pourraient prendre deux, ou trois mois de retards à cause de ces pénuries”, anticipe son confrère Damien Hereng.
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BBC
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